Les systèmes de retraite sont conçus pour garantir un niveau de vie décent aux seniors ayant quitté la vie active, par le biais des retraites de base et complémentaire. Cependant, contribuent-ils réellement à réduire les inégalités ou, à l’inverse, à les accentuer ?
Inégalités salariales, impact des carrières professionnelles et écart de pension
Le principe fondamental de la retraite par répartition : les cotisations versées pendant la vie active financent les pensions des retraités. Ainsi, les inégalités de revenus observées durant la vie active se répercutent directement sur le montant des pensions. Par exemple, les cadres, bénéficiant de salaires plus ou moins élevés, cotisent davantage et perçoivent des pensions plus importantes. Quant aux régimes complémentaires, les cadres ont davantage accès à des traitements avantageux, augmentant l'écart de pensions avec les salariés moins qualifiés.
En ce qui concerne l’impact du parcours professionnel, les carrières discontinues sont beaucoup plus fréquentes pour les femmes, en lien avec les naissances et l'éducation des enfants. Ce qui entraîne des pensions relativement amoindries, accentuant les inégalités entre les deux sexes.
Les systèmes de retraite : un outil pour réduire les inégalités ?
Toujours est-il que les dispositifs déployés visent à garantir un minimum vieillesse aux personnes âgées dans le but de réduire les fractures sociales. Certains systèmes de retraite prévoient des mécanismes de redistribution, tels que les majorations pour les familles nombreuses ou pour les personnes ayant travaillé dans des secteurs pénibles. Il s’agit d’un mécanisme de solidarité dont l’objectif est de favoriser l’équité.
Souscrire à un placement d’épargne individuelle pour échapper à ces disparités
Les placements individuels sont adossés au système par capitalisation. Ainsi, l’épargnant récolte les fruits de ses versements au cours de sa vie active, au moment du passage à la retraite et indépendamment du système par répartition. De plus, le fait de gérer soi-même son épargne représente une source de motivation supplémentaire pour épargner régulièrement.
Comment ça fonctionne ?
Les versements sont libres et volontaires. Ils sont réinvestis sur différents supports financiers et la capitalisation est fonction de la qualité des rendements de ces derniers. Les PER assurances proposent à la fois des fonds en euros et des unités de compte, tandis que les PER compte-titres ne disposent que de placements financiers plus diversifiés dans leur portefeuille. Les montants et la fréquence des versements sont libres, ce qui permet de s'adapter à sa propre situation financière. Une fois le passage à la retraite enclenché, les sommes capitalisées sont converties en rentes viagères, c’est-à-dire que celles-ci complèteront les pensions issues de la retraite par répartition jusqu’à son décès.
Toujours est-il que les versements libres et volontaires sont particulièrement adaptés à ceux qui disposent d’une certaine épargne disponible, dissociée de l’épargne de sécurité. En effet, aucun déblocage n’est autorisé avant le départ à la retraite, excepté dans le cas de l’achat de la résidence principale ou en cas d’accident de la vie. Il est donc important de souscrire à un placement d'épargne plus flexible en termes de sortie à tout moment, tel que l’assurance-vie.
Afin d’encourager les versements, l’État a mis en place des avantages fiscaux se traduisant par la déductibilité des versements pour alléger l’imposition. L’épargnant a le choix entre profiter de cette option de défiscalisation en phase d’épargne, ou plutôt reporter l’avantage fiscal à la sortie.
Attention, car si les versements sont illimités, un plafond de défiscalisation s’applique et ce, par rapport au PASS, le Plafond annuel de la Sécurité sociale. À titre indicatif, celui-ci est de 5.4% en 2024.
Si vous adhérez à l’épargne collective, c’est l’employeur qui alimente votre PER. Ses versements sont les participations, les intéressements ainsi que ses éventuels abondements.